COOPÉRATIVES ET GIE DE COLLECTE Prendre le virage de la fin des quotas
Dans le Nord et l'Est, les coops et GIE de collecte s'adaptent au nouveau paysage laitier. Objectif : assurer les débouchés et produire plus après 2015.
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Même si les GIE et les coopératives de collecte disparaissent progressivement du paysage laitier, des producteurs vendent encore leur lait dans ce cadre. La fin des quotas les oblige à évoluer pour assurer leur développement. Dans le Nord, la jeune coopérative Laitnaa (Aisne) illustre cette préoccupation. En 2011, elle a collecté 146 Ml dans 364 exploitations. Sa stabilité a décidé près de 80 producteurs à la rejoindre en 2011 et 2012, avec un quota de 165 Ml pour 2012- 2013. Heureusement, les besoins grandissants du site Nestlé-Challerange (Ardennes) pour ses dosettes Dolce Gusto absorbent les volumes en plus. Le renouvellement d'un des quatre contrats Nestlé porte ce débouché de 80 à 95 Ml en 2012 (1)Laitnaa . Le partenariat avec la coopérative. La Prospérité fermière spécialisée dans les produits industriels sécurise aussi ses excédents via des volumes établis chaque mois (8 Ml en 2011). « Nous devons réfléchir à nos débouchés après les quotas. Nos adhérents sont prêts à produire 27 Ml en plus après 2015. Sans doute faudra-t-il mettre un pied dans l'aval. » Laitnaa participe à la réflexion nord-picarde menée par La Prospérité pour le financement d'une tour de séchage à l'horizon 2015-2017.
Dans le département voisin, le Nord, l'avenir de ses débouchés inquiétait aussi le GIE L'Avesnois (38 Ml). La crise de 2009 est dans le souvenir des 60 producteurs. « Le 3 avril dernier, un tournant a été voté », indique-t-il. Il entre dans le capital de la SA belge Solarec, filiale de la coopérative LDA (600 Ml), à hauteur de 50 €/1 000 l versés sur cinq ans, dont 10 € financés par les producteurs eux-mêmes. Ces derniers s'engagent à lui livrer tout leur lait durant au moins dix ans. L'engagement de Soralec, lui, est « à vie ».
Plus à l'est, ce sont les contrats à signer avec les industriels privés qui bousculent les coops de vente. Lactalis y joue les trouble fête. Créées il y a plusieurs décennies, elles lui ont donné un mandat de collecte et de facturation. Après avoir dénoncé les contrats de vente tout en continuant depuis à collecter les producteurs, le Lavallois a envoyé son contrat individuel à chacun d'entre eux. La logique juridique aurait voulu qu'il s'adresse à la structure collective.
Signer le contrat pour sécuriser ses livraisons
Souhaitant assurer les débouchés de ses adhérents, le 3 avril l'Union des producteurs de lait des Vosges (119 Ml dont 40 Ml avec Lactalis) a modifié ses statuts. De coop de vente, elle devient coop de services, permettant à ses adhérents de signer le contrat Lactalis. Confrontés au même scénario, cent producteurs ardennais, regroupés dans la coopérative de Carignan (32 Ml) font, eux, le double pari du maintien du statut de coop de vente et de la sécurisation des livraisons. Fort de la convention Lactalis-Groupement signée le 16 avril, le président a levé la consigne de ne pas signer la « V2 » du contrat. Sa voisine, la coop de Fléville (8 Ml à Lactalis, 25 Ml à Bel) préfère attendre. Leurs adhérents veulent aussi devenir propriétaire de leur tank. L'ULNE, dans laquelle elles sont fédérées, lance un plan d'achat.
CLAIRE HUE
(1) Plus Novandie avec 40 Ml jusqu'en 2017.
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